Globe Aroma aux temps de Corona
Pendant la quarantaine, Globe Aroma a dû relever un défi en tant que maison d’art ouverte. Nous ne pouvions plus accueillir les artistes et les créateurs, l’art a dû se passer des spectateurs pendant un certain temps et le concept de maison a été interprété de manière totalement différente.
Afin de ne pas perdre notre communauté méticuleusement construite, nous avons essayé de rechercher de nouvelles formes d’unité, d’accessibilité et de convivialité.
Au départ, nous avons envoyé une étreinte virtuelle à notre réseau. Nous avons organisé des rencontres numériques et créé un sentiment d’appartenance grâce à facebook. Nous avons répondu à l’envie créative de nos visiteurs, par ailleurs nombreux, en proposant des ateliers en ligne sur le conte, la cuisine et le yoga. Les musiciens ont utilisé les outils de communication numérique pour composer une chanson (qui, espérons-le, sortira bientôt).
Cependant, tout le monde n’a pas accès à l’internet. Une partie non négligeable de la communauté Globe Aroma ignorait nos activités virtuelles. Sans parler du fait qu’ils savaient ce que toutes les évolutions ou mesures de la couronne contenaient, permettaient ou interdisaient. Une fois de plus, il est apparu clairement à quel point l’accès aux canaux d’information essentiels reste difficile dans notre contexte urbain actuel et combien ces informations sont indispensables dans notre existence quotidienne.
Nous avons essayé de contacter le plus grand nombre possible de personnes de notre réseau afin de détecter les besoins existants. Il est vite apparu que la crise créait encore plus de problèmes de logement, que la distribution solide de nourriture n’avait plus lieu, que des situations financièrement plus précaires se faisaient jour et que la solitude rampait sous la peau.
En ces temps de crise, nous nous sommes regardés. L’un de nos objectifs, Globe Aroma, est de lever les obstacles qui empêchent les artistes de poursuivre leur pratique. Nous avons fait appel à notre vaste réseau et, avec le Beursschouwburg et Hobo, nous avons créé un centre de jour. Nous avons offert l’accès à Internet, un soutien hygiénique, des repas chauds et froids (grâce à Les petits riens et Cultureghem), des vêtements frais,… De la mi-avril à la fin juin, le centre de jour a permis à quelque 80 à 180 personnes de satisfaire leurs besoins essentiels quelques jours par semaine.
Maintenant que la société prend une bouffée d’air frais, nos activités régulières reprennent et nous nous enfonçons dans les derniers mois.