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Le 13 novembre, Art For All se rend à g r oo v e (Soa Ratsifandrihana).

Dès l’enfance, mon imaginaire s’est construit autour de la musique. J’ai toujours vanté ces moments en famille où nous nous amusions à incarner les chansons que nous aimions. On y parvenait en enchaînant de petits gestes sophistiqués, amplifiés par l’attention qu’on leur accordait. Nos corps épanouis comblaient les silences avec aplomb et anticipaient les accents de la musique avec audace. En d’autres mots, nous cherchions à groover.

 

A l’origine, le mot « groove » est un terme d’argot, qui a pris naissance dans le jazz et plus précisément dans le swing à la fin des années 30. Les musiciens de cette époque étaient à la recherche d’une forme de souplesse rythmique. En articulant habilement la mesure ternaire, ils ont créé un balancement aujourd’hui facilement identifiable. On parle d’un phénomène d’embellissement. Avec le temps, le terme groove s’est étendu. Il est évident que cet esprit du rythme existe ou perdure dans d’autres musiques.

La génération des Millenials, à laquelle j’appartiens, est témoin de l’explosion de musiques hybrides et foisonnantes, fruits de la culture numérique. Nos danses et cultures aussi changent et continuent de se transformer. Dans ce bouillonnement, j’ai voulu entamer un dialogue avec deux musiciens, Sylvain Darrifourcq et Alban Murenzi, qui se passent le relais à la création musicale. Tout deux écrivent du rythme, tout deux font de la musique électronique, mais de par leurs sensibilités musicales et leur choix de typologie de sons – l’un crée des sons acérés, métalliques, proches de l’esthétique glitch, l’autre emploie des sons hip-hop plus instrumentaux et boisés – l’expérience est totalement différente. Comment la danse, avec son articulation, peut-elle tenir une conversation avec ces deux univers sonores,tout en restant fidèle à sa propre temporalité ? L’ensemble se conjugue ensuite avec le rythme des lumières créées par Marie-Christine Soma et l’histoire que raconte le costume de Coco Petitpierre.

Ce spectacle est une invitation à tendre l’oreille et à ressentir ce plaisir frugal et sensible que procure l’acte de danser. Ce qui m’importe, c’est d’arriver à partager avec un public cette sensation qui m’est précieuse et qui ne s’éveille que lorsque je pars en quête de mon groove.

On se retrouve à Globe Aroma à 14h.

Intéressé*e*x? Contacte Amina: 0496 10 86 57 / artforall@globearoma.be

Plus d’informations sont disponibles ici.